«Después de dibujar una maraña de líneas sobre el papel me gusta jugar con ella, perderme en sus entrañas y no dejar ni un sólo rincón por visitar.»
Así, poco a poco, me invadió la necesidad de trabajar dentro de un espacio escénico en detrimento de un (más que consolidado) espacio pictórico: un espacio plano que obliga al artista al engaño, haciéndole perder, a mi entender, demasiado tiempo en cuestiones tales como “la ilusión de la tercera dimensión”. En un espacio escénico, sin embargo, los objetos que salen a escena forman parte de la obra como un sujeto activo más, pues ofrecen al espectador toda su carga denotativa a partir de sus propiedades físicas y materiales y, por tanto, sólo dejan para la ilusión aspectos tales como el movimiento, la velocidad, la distancia o el peso.
Por otro lado, dentro del espacio escénico, el movimiento (la acción) y la imaginación coexisten y se complementan ya que si un objeto ocupa un lugar en el escenario, está predispuesto a ser dotado de movimiento, pues es la esencia del escenario albergar la acción (narración). Y si este espacio está al servicio del arte, es lícito que el artista lo use para representar una acción (es decir, que la sugiera). Así pues, las imágenes y las impresiones que surgen a partir de la observación de la obra “cobran vida” con más fuerza, pues su estructura es mucho más honesta y cercana a la realidad que la de la pintura.
procesos y materiales:
Este proyecto fue ideado y construido, en su mayoría, en Barcelona entre los meses de septiembre y diciembre de 2010. Aparte de desarrollar la base conceptual, la cual fui concretando y escribiendo según iban surgiendo nuevas ideas y puntos de vista que atender, dibujé bocetos a lápiz y acuarela de algunas de las obras (otras las construí directamente sin necesidad de dibujarlas) que guardo en mi cuaderno. Una característica importante del proyecto son las propias cajas: Se trata, en su mayoría, de cajas olvidadas en las esquinas y los vertederos de la ciudad; otras, las menos, las construí con retales comprados a una serrería de Poble Sec. Solo una, la que enmarca “el viaje de los niños”, la mandé construir en Madrid en 2008.
El sentirme impulsado a utilizar materiales sin valor aparente refleja un punto importante dentro de mi proceso artístico: usar materiales de calidad con los que sostener una buena obra puede llegar a ser un obstáculo para la creatividad. Así pues, la madera de pino, el alambre, el plástico, la pintura industrial, el papel y la tela, son los materiales que se aprecian en las 7 obras presentadas. Por otro lado, las características y propiedades de estos materiales (textura, flexibilidad, brillo, solidez…) consiguen identificar claramente la obra con la caja escénica pues, toda tramoya, todo atrezzo, está construido con estos mismos materiales.
Otra característica importante y novedosa dentro del proceso y la obra en sí es el audio: en un principio la obra no estaba pensada para ser visualizada con audio. Fueron mis propios amigos y colegas los que sugirieron transformar la obra plástica en audiovisual, aspecto que hoy por hoy me parece fundamental, pues es cierto que potencia la capacidad imaginativa y el sentido práctico de la obra.
EXPOSICIONES
12/2011-01/2012 “CAJAS” exposición individual. La Margarita, Margarit 48, Barcelona.
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BOITES: «Après avoir dessiné un enchevêtrement de lignes sur le papier, j’aime jouer avec et me perdre dans ses entrailles pour ne pas y laisser un seul recoin à visiter»
C’est ainsi que, peu à peu, le besoin de travailler sur un espace scénique m’a envahi, au détriment d’un (plus que consolidé) espace pictorique : un espace plat qui oblige l’artiste à la tromperie, lui faisant perdre, à mes yeux, trop de temps pour des questions si limitées telle «l’illusion de la troisième dimension». Dans un espace scénique, au contraire, les objets mis en scène font partie de l’œuvre comme un sujet actif de plus, puisqu’ils offrent au spectateur toute la charge dénotative à partir de ses propriétés physiques et matérielles, et donc ne laissant qu’à l’illusion des aspects tels le mouvement, la vitesse, la distance, le poids.
Par ailleurs, le mouvement (l’action) et l’imagination cohabitent et se complètent dans un espace scénique, car si un objet occupe un lieu sur scène, il est prédisposé à être doté de mouvement, puisque la scène héberge l’action (la narration). Et si cet espace est au service de l’art, l’artiste l’utilise en toute légitimité dans le but de représenter une action (c’est-à-dire qu’il la suggère). Ainsi donc, les images et impressions qui surgissent de l’observation de l’œuvre «couvrent vie » avec davantage de force, grâce à une structure bien plus honnête et proche à la réalité que celle de la peinture.
PROCESSUS ET MATERIAUX
Ce projet a été conçu et construit, en grande partie, dans mon studio de la rue Paral·lel de Barcelone, entre septembre et décembre 2010. Mis à part la base conceptuelle, concrétisée et écrite au fil d’idées nouvelles et points de vue à satisfaire, j’ai dessiné des ébauches de quelques unes des œuvres au crayon et à l’aquarelle (les autres je les ai fabriquées directement sans avoir à les dessiner) que je conserve dans mon cahier. Une des caractéristiques importantes du projet sont les propres boîtes : il s’agit, pour la plupart, de boîtes oubliées aux coins des rues et vide-ordures de la ville ; j’en ai construites d’autres avec des morceaux achetés à la scierie de Poble Sec, Barcelone. Seule une, celle qui encadre «El viaje de los niños » (« Le voyage des enfants »), a été faite fabriquée à Madrid en 2008.
Le fait de me sentir poussé à utiliser des matériaux sans valeur apparente reflète un point important dans mon procédé artistique: l’utilisation de matériaux de qualité avec lesquels soutenir une bonne œuvre peut devenir un obstacle à la créativité. Ainsi, bois de pin, fil de fer, plastique, peinture industrielle, papier et toile, sont les matériaux qui peuvent s’apprécier dans les 7 œuvres présentées. D’autre part, les caractéristiques et propriétés de ces matériaux (texture, flexibilité, brillance, solidité…) permettent d’identifier clairement l’œuvre à la «mise en boîtes», car toute machinerie, tout accessoire, sont construits avec ces mêmes matériaux.
Une autre caractéristique importante et nouvelle dans ce processus et dans l’œuvre en soi est le son : à l’origine l’œuvre n’a pas été conçue pour être visualisée avec audio. Ce sont mes propres amis et collègues qui m’ont suggéré de transformer l’œuvre plastique en audiovisuelle, aspect qui aujourd’hui me parait essentiel, car il est vrai qu’il favorise la capacité imaginative et le sens pratique de l’œuvre.